Dans la vie, il y a deux sortes d’individus. Tout d’abord, il y a ceux qui se contentent de peu, j’ai tendant à les surnommer « les petits gens ». Je les appelle comme ça car ils arrivent à se contenter des petits bonheurs que leur offre la vie. Un petit boulot, une petite famille, un petit salaire… J’admire beaucoup les petits gens car, même s’ils ne roulent pas dans des voitures hors-de-pris, ils arrivent tout de même à être heureux et à se contenter de ce qu’ils ont. Quant à moi, je ne fais définitivement pas partie des petits gens, non, moi je fais partie de l’autre catégorie, celle des « big G ». Les big G sont ceux qui ont de grandes ambitions, de grands rêves, de grands projets etc. Bien que venant d’une famille aux revenus plus que modestes, je me suis toujours considéré comme appartenant à la catégorie des big G, ceux qui veulent réussir et qui se donnent les moyens d’y arriver. En tant que big G qui se respecte, j’ai tout naturellement essayé de trouver un stage dans un des plus grands cabinets de Manhattan. Ca n’a pas été facile, mais j’y suis parvenu à force de persévérance et, soyons honnête, d’acharnement à la limite du harcèlement. Je savais ce que je voulais et je savais surtout où est-ce que je voulais l’accomplir. Mon acharnement m’a donc conduit dans ce cabinet situé à Midtown, le fameux quartier des affaires. Ce n’était pas la porte à côté, mais le fait de m’y rendre me donner des ailes, à tel point que marcher était le cadet de mes soucis. Je devais effectuer un mois de stage et j’en étais déjà à ma deuxième semaine. La moitié du chemin était accompli et je trouvais que je m’en sortais plutôt pas mal…en dépit des circonstances.

Une fois n’est pas coutume, je slalomais tant bien que mal entre les passants tout en essayant de ne pas renverser ce que je tenais entre les mains. Si j’avais su qu’un stage en cabinet d’avocats pouvait être aussi physique, j’aurais suivi un entraînement préparatoire. Je me considérais comme un intellectuel, pas du tout comme un sportif. Mon truc à moi résidait dans les bouquins et la mémorisation, pas dans la course et l’équilibre. Je poussais la porte du cabinet et me diriger vers son bureau avec précipitation. J’étais en avance d’exactement cinq minutes, mais je ne voulais pas qu’elle considère que j’étais en retard. Elle, c’était Kristie Hamilton, ma directrice de stage. A notre première rencontre, j’ai été frappé par sa beauté et son intelligence, puis j’ai vite compris que ma vie allait être un enfer durant un mois. Je poussais la porte de son bureau après avoir frappé et déposait sur son bureau ce que j’avais eu tant de mal à rapporter jusqu’ici sans fracas. « Votre café avec beaucoup de sucre et vos donuts. »