1960-1968 : L’enfance à Veracruz
Camila est née en Septembre 1960. Sa famille se base principalement au Mexique mais également dans des pays alentours. Elle vient d’une grande famille. Son père dont la boite est basée à Mexico travaille sur les plateformes pétrolières. Il a davantage une approche pratique et pragmatique de la vie. Sa mère a toujours été femme de ménage mais cependant brillante personne et cultivée qui s’intéresse grandement à la littérature et aux arts.
La sœur aînée de Camila a toujours été une enfant plutôt malicieuse et charmeuse qui a toujours eu l’esprit un peu plus cartésien que la seconde de la fratrie Delgado. Camila a toujours été un peu rêveuse, a penser à ce qui se passe autour, curieuse et d’ailleurs, elle adorait aller enfant chez l’un de ses oncles, Javier qui était un homme très drôle avec des tonnes d’histoire à raconter à ses nièces quand il les voyait. Il était parfois presque difficile de distinguer le faux du vrai du fait qu’il embellissait beaucoup ses propos mais l’écouter amusait toujours ses enfants et les deux sœurs.
Passer l’enfance à Veracruz, était ce qu’il y avait de mieux, un vrai paradis et terrain de jeux. Un des meilleurs moment était celui des festivités que ça soit dans le quartier où elle vivait ou bien en famille. Le Mexique a une culture enrichissante à partager et transmettre et parmi les richesses il y avait bien entendu les musiques traditionnelles. Jamais il n’y avait de fête sans musique. C’était toujours joyeux, un don pour la musique coulait dans les veines de la famille étant donné que la plupart des membres jouait d’un instrument. Très tôt, Camila s’est mise à apprendre la guitare grâce à son père alors que sa sœur était douée pour le chant.
Quand elle eut 5 ans, la cadette allait changer de place car la madré donna naissance à un troisième enfant. Ne connaissant nullement le sexe de l’enfant jusqu’à la naissance, la surprise fut belle quand un petit garçon pointa le bout de son nez dans ce nouveau monde. Le père de famille, Pablo fût on ne peut plus heureux d’ailleurs, ce petit bébé eut toujours droit à l’adoration de toute la famille. Dès son plus jeune âge. Il suffisait d’ailleurs de voir les corvées à la maison, il était rare qu’elles lui soient attribuées et il en était de même pour les punitions.
Dans l’ensemble, il n’y avait étonnamment aucune jalousie dans la fratrie, bien au contraire. Hormis les chamailleries habituelles que l’on peut trouver dans toutes les familles, le trio n’a jamais été de nature à aller loin dans les disputes et les désobéissances.
A l’âge de 8 ans, un grand événement se préparait à Mexico. Il s’agissait des fameux jeux olympiques qui allaient se dérouler cette année 1968. Les premiers organisés dans un pays en voie de développement ce n’était pas rien ! Bien sûr, la tension était palpable suite aux incidents graves de Tlatelolco sur la place des trois cultures. Ces massacres avaient opposé des étudiants à l’armée mexicaine qui avait donc ouvert le feu. Plus de 300 morts avaient été déclarés ce qui avait fait la une des journaux et provoqué la panique à quelques jours des J.O. La sécurité était donc redoublée.
L’événement coûtant trop cher pour s’y rendre et les enfants étant trop jeune, la famille Delgado avait suivi l’événement à la télévision.
Les parents Delgado avaient toujours voulu dire la vérité à leurs enfants, les tenir informer de ce qui se passait autour afin qu’ils ne se fassent aucune illusion de ce qu’était la véritable vie autour d’eux. Ils étaient prévenus pour plus tard et c’est toujours avec une incroyable délicatesse dans le choix des mots et une grande écoute que tant le père que la mère leur évoquaient l’actualité.
En raison de son travail, Pablo n’était pas toujours présent et ce, pour des périodes plus ou moins longue mais jamais Rosa María avait manqué de présence pour l’éducation de ses petits malgré le fait qu’elle était également occupée. C’est cette dernière qui leur a transmis un goût pour la lecture et toute expression de l’art. A cet égard, Camila devenait rapidement une grande lectrice et pouvait passer des heures et des heures à bouquiner sans voir le temps passer.
Pour les préparatifs de la Quincañera de sa sœur aînée, la fête qui durait longtemps selon la tradition fut une réussite et peut-être même une révélation. Les décorations mises en place captivèrent l’attention de Camila et en particulier les nombreuses compositions florales. Cette harmonie de couleurs alliée à la joie générale faisaient de cette célébration un événement qu’elle attendait impatiemment à son tour et qu’elle connaitrait d’ici quelques années. En dépit de la crise avec une situation économique difficile à laquelle faisait face le Mexique cette année 1970, l’impact sur le bonheur de la fillette de 10 ans ne se ressentait pas. Elle était comme dans sa bulle.
L’arrivée dans le monde de l’adolescence éloigna légèrement Camila de sa sœur ainée en raison des écoles différentes qu’elles fréquentaient à présent et des centres d’intérêts qui n’étaient plus les même.
1968-1970 : La transition par le Texas
Du à la situation délicate au Mexique avec la dévaluation du Peso, Pablo recommandait à sa famille d’aller en Amérique pour avoir un travail mieux payé. Il savait que d’ici peu d’années, son aînée aurait besoin d’argent pour ne serait-ce qu’envisager faire des études, il y avait aussi d’autres bouches à nourrir et l’argent qu’il se faisait ne permettait pas toujours d’offrir le meilleur à tout le monde.
Par l’intermédiaire de relations, Rosa María trouva un même poste de femme de ménage dans une famille Américaine qui pouvait lui donner un meilleur salaire. Bien que la fille aînée gagnait en indépendance, Camila était très attachée à sa mère et l’avait donc suivie aux Etats Unis avec son petit frère âgé alors cinq ans.
La madré Delgado, Camila et son petit frère étaient hébergés chez des connaissances gardant toujours ce dialecte hispanique entre eux. Rapidement Rosa María qui elle, grâce à une auto-éducation et de la lecture pouvait se débrouiller en anglais, décida le soir, quand elle finissait son travail chez la famille américaine, d’enseigner à ses enfants à parler également Anglais. Pendant deux ans elle travailla dans cette famille à Houston tout en offrant une sorte de scolarité à « à la maison » à ses enfants. Pas question qu’ils aient un niveau d’anglais insuffisant pour suivre les cours dans une école américaine. Et les frais d’inscription étaient encore trop chers.
Gardant un maximum de contact avec leur sœur aînée âgée à présent de 17 ans, la fratrie continuait de faire preuve de solidarité et d’encouragement réciproque. Du positif s’annonçait pour la famille en raison des grandes découvertes de ressources de pétrole qui faisaient dès lors du Mexique le 4e pays au rang mondial, producteur de Pétrole. Cette situation mettait du beurre dans les épinards pour la famille et permettait même de faire quelques économies. L’année suivante, le contrat devait se terminer dans la famille Américaine qui déménageait en Europe. D’une bonté incroyable, ils ne laissèrent pas Rosa María sans rien et lui proposèrent d’aller travailler chez un ami dont ils étaient proches et qui vivait à New York City. L’année de ses 13 ans, le changement fût des plus grands car le trio quittait le Texas pour l’Etat de New York. Cette ville si immense qui pouvait autant attirer qu’effrayer.
1973 : La nouvelle vie à New York City
Le déménagement fut des plus difficile en raison du coût de la vie qui était élevé même en 1973.
Du haut de ses 13 ans, la jeune fille souhaitait aider sa mère mais son jeune âge ne lui permettait pas de faire un travail qui contribue suffisamment. Alors elle s’occupait de son petit frère âgé de 8 ans maintenant pour soulager leur mère fatiguée après ses journées de travail. Elle était certes en train de se démener pour cette famille mais elle le lui rendait bien.
Logeant dans un endroit petit et pas aussi confortable que leur maison de Veracruz, Camila eu la possibilité de rencontrer la famille où sa mère travaillait depuis maintenant 8 mois pour fêter son anniversaire dans leur maison. Ce fut une transformation totale. Ces américains ignoraient que Rosa María avait deux enfants à charge et se plaignaient presque qu’elle ne leur en n’ait pas fait part plus tôt. Dans cette famille, il y avait une jeune fille environ du même âge de Cam qui d’ailleurs, l’accueillit chaleureusement. Un peu exclue dans ce nouvel environnement anglo-saxon, il était vrai que la Mexicaine ne connaissait pas grand monde à New York. Avoir une amie pour célébrer son anniversaire fût donc un grand moment de joie et le début d’une amitié improbable.
Rosa María fournissait des heures de travail de plus en plus conséquentes car les parents dans cette famille américaine ne pouvaient être très présent pour s’occuper de leur(s) enfant(s). Quand ils étaient là, ils jouaient leur rôle de parent à la perfection mais il était aussi appréciable que tous deux rapportent des salaires conséquents pour offrir ce que Rosa María appelait « un luxe ». C’est d’ailleurs grâce à eux que Camila et son petit frère furent intégrés au cocon familial. Rosa María disposait d’une chambre spécifiquement pour elle afin d’être présente 24/24h et en apprenant que les enfants n’allaient pas à l’école, la famille américaine contribua aux frais pour mettre la famille Delgado sur le même pieds d’égalité et les aider tout simplement.
Sur la durée des vacances d'été, cette famille américaine devint pratiquement une 'seconde famille'. Tous étaient partis un mois dans les Hamptons où cette famille en question disposait d'une résidence secondaire. Alors que Rosa Maria travaillait à temps plein, elle pouvait garder un œil sur Cam et son petit frère qui s'épanouissaient petit à petit et découvraient la culture américaine. La mère de famille adepte du Design avait engagé un paysagiste pour perfectionner leur grand terrain de verdure et c'est en allant jouer dans le jardin que Camila remarquait cet homme qui traitait les fleurs avec une douceur incomparable. Il transformait ce jardin et en faisait un véritable havre de paix, d'ailleurs, très curieuse, la jeune mexicaine ne tarda pas à essayer de lui faire la conversation en mélangeant un 'spanglish' pas toujours compréhensible mais suffisamment pour comprendre ce que l'homme lui disait. Il était venu régulièrement pendant deux semaines et il était vrai qu'au lieu d'aller jouer avec les autres, Camila était attentive à ce qu'il faisait et l'observait embellir les lieux à chaque passage. L'homme était venu avec un autre jeune garçon qui lui était à la New York Flowerschool qui était extrêmement prestigieuse. Cette école octroyait une connaissance et pratique dans le domaine des arts floraux et du design. Elle y était accessible après le lycée avec quelques pistons et de bons résultats disciplinaires et académiques. Pendant l'été, la mère de famille américaine prodigua à la petite mexicaine des conseils et remarqua la passion naissante de la pré-adolescente pour ce monde floral.
Le reste des vacances se déroula parfaitement, les deux familles cohabitaient très bien et un lien fort se créait naturellement. A la rentrée de Septembre 1973, Camila mettait les pieds dans une école anglaise et découvrait tout avec un enthousiasme débordant.
1975 : une nouvelle imprévue
L'année de ses 15 ans, Camila était enfin dans la possibilité de célébrer à son tour sa Quincañera. Sa sœur aînée avait quitté le Mexique dans le cadre d'études mais tout le monde s'était retrouvé à Mexico pour les célébrations. Ils retournaient occasionnellement au pays pour les célébrations traditionnelles ou familiales ou lorsqu'une réunion de famille était nécessaire selon les circonstances; Tous prenaient un plaisir fou à se retrouver et il était vrai qu'en vivant aux Etats Unis, il y avait beaucoup de choses à raconter. Cette fois-ci, c'était l'oncle Javier qui les écoutait plutôt que de parler.
Après les festivités, chacun retournait à ses 'occupations'. Le petit frère de Camila qui avait maintenant 10 ans s'habituait parfaitement à son école primaire à New York, Camila venait d'entrer au lycée en même temps que son amie américaine et faisait connaissance avec un groupe d'amis.
Sachant qu'elle souhaitait intégrer la Flower School trois ans plus tard, elle travailla d'arrache-pieds tout en profitant des bons côtés de la vie lycéenne. Sortir avec la bande d'amis ça lui arrivait malgré les réprimandes de Rosa qui n'avait pas pour habitude de voir sa fille à sortir aussi tard avec des amis y compris des garçons. Les premiers amours qui étaient plus ou moins sérieux, Camila eut deux copains cette année là. Evidemment, elle n'en parlait pas à sa mère car dans la culture mexicaine, ce type de relation jeune n'était pas bien vu et encore moins si elle avait des rapports sexuels. Ce fut l'année des découvertes pour la jeune fille qui, éprise d'un garçon du groupe, sortit avec lui. Bien entendu au cours d'une soirée, ils expérimentèrent le rapport charnel. Ils étaient réellement amoureux. Le garçon un peu plus âgé avait plus d'expérience mais beaucoup de bonnes attentions envers Camila . Très protecteur.
Elle apprit quelques semaines plus tard qu'elle était enceinte, sur les conseils de sa meilleure amie américaine bien sûr qui lui avait recommandé de faire un test. A vrai dire elle n'osa pas en parler à sa mère jusqu'à ce que ça devenait impossible à cacher. Le père du bébé avait été tenu informé et souhaitait le garder, Camila ne se sentait pas prête d'assumer une telle responsabilité et avait discuté de cela avec la mère américaine en premier lieu mais discuter de cela avec sa propre mère était inévitable. Le jour où elle lui annonça la nouvelle, elle allait se souvenir pendant longtemps de la claque qu'elle reçu. Très à cheval sur la religion il était hors de question qu'elle avorte au grand damne de la mexicaine. Elle mena donc la grossesse à bout en essayant de ne pas se laisser convaincre par son amoureux qui tenait à elle qu'ils pouvaient le garder. Le jour de l'accouchement, le bébé allait rejoindre ceux qui étaient laissés pour une adoption future. Évidemment qu'elle écrit une lettre pour plus tard. Contente de donner une opportunité à ce bébé d'avoir par la suite une vie meilleure qu'elle pouvait lui offrir, ce fut douloureux de se séparer de ce petit être parfait à ses yeux.
Elle déprima pendant plusieurs mois mais était toujours bien entourée. Sa mère la poussa à se concentrer dans ses études sans qu'elle ne se laisse distraire par les garçons. L'adolescente continuait de voir son copain grâce à l'aide de son amie américaine qui lui avait appris à faire le mur et lui servait parfois d'alibi. De vraies sœurs de cœur ces deux-là. Les deux années qui suivirent furent une réussite pour la mexicaine qui termina le lycée avec brio. Avec l'appui des relations de la mère américaine, put intégrer cette fameuse école New Yorkaise tant convoitée, pour deux années intenses mais formatrices.
Bien dans cet environnement, Camila avait trouvé là son élément, elle était passionnée par ce qu'elle faisait et ça se voyait dans le travail fournit. Faisant partie des meilleures, elle s'investit corps et âmes et exprimait créativité et rigueur. Ces qualités lui permirent après l'école d'avoir un stage auprès d'un paysagiste connu dans la région pendant un an, puis une nouvelle année de stage auprès d'un fleuriste de renom internationale qui proposait ses services dans des milieux divers et variés que ça soit la simple vente à l'installation de structures en fleurs pour les défilés, fournir ces végétaux colorés pour les designs de vêtement, décoration en tout genre, mais également il était sollicité dans l'événementiel et le milieu culinaire. Un vrai succès qui s'était construit après des années et auquel Camila avait le droit en travaillant au sein de sa boite. Très prise par le travail et en raison de voyages de son copain depuis 6 ans, elle se sépara alors de lui non pas par choix mais parce que c'était nécessaire.
L'année 1981 ouvrit donc de belles possibilités à la jeune femme qui commençait à être indépendante, avait trouvé un petit studio dans le New Jersey et chaque jour allait travailler dans le cœur de Manhattan. Elle eut d'ailleurs l'opportunité de voyager dans le cadre du travail allant vérifier des commandes en Afrique du sud ainsi qu'en Hollande qui était un grand pays exportateur de fleurs. Elle était accompagnée du fleuriste avec qui elle travaillait en boutique ainsi qu'un de ses amis à lui qui ne laissait pas mademoiselle Delgado indifférente. Pendant ces voyages un rapprochement se fit et Camila sortit avec lui. Ce gars là était plutôt sportif et parmi ses sports de prédilection, il y avait la boxe. Il connaissait un lieu très bien à New York pour la pratique des sports de combat et à leur retour aux États Unis il l'entraîna dans cet environnement chargé de testostérone. Cam était une jeune femme pouvant se montrer très féminine mais portait tout autant des jeans troués, un T-shirt et ça lui convenait. La simplicité avant tout. Les sports avec du rentre dedans ne lui faisaient absolument pas peur bien au contraire, elle n'hésitait pas et se prit au jeu de la Boxe rapidement. Formée par son copain, elle y prenait goût et se défendait plutôt bien. Plusieurs fois par semaine, elle se défoulait sur le punchingball pour son plus grand bien.
1985 : stupeur et tremblement
Ayant pris ses marques dans la boutiques New-yorkaise depuis maintenant 4 ans, le fleuriste de renom satisfait par l'évolution et le travail de la jeune femme lui proposa un poste au sommet dans la gestion de sa boutique. Si elle parvenait à tout gérer pendant encore un ou deux ans, il lui promis de l'aider lorsqu'elle voudrait voler de ses propres ailes. Bien dans son travail et gagnant beaucoup plus en responsabilité (le salaire allant avec), Camila resta donc ancrée dans ce nouveau rôle qu'elle prenait à cœur et était sollicitée de toute part. Les affaires marchaient bien. En surface c'est ce qu'elle laissait paraître bien que cela faisait maintenant 10 ans qu'elle avait eu cet enfant qu'elle avait laissé à l'adoption. Elle y pensait chaque jour. Chaque jour elle se demandait si elle ne devait pas essayer de se renseigner où il avait été adopté, si elle le reverrait un jour ou s'il ne fallait pas essayer de nouer un quelconque contact.
Elle n'y pensa plus lorsqu'une terrible nouvelle lui parvint. Le Mexique connaissait un énorme tremblement de terre à Mexico qui avait fait au moins 5 000 morts. Laissant la gestion de la boutique à son collègue le temps d'un trajet, elle rejoignit son pays natal le plus vite inquiète de n'avoir aucune nouvelle de 1/4 de sa famille y compris son père. Les semaines qui suivirent furent terribles. Pleines de peine, de pleurs, de crainte mais d'espoir en même temps. Le nombre des victimes découvertes et identifiées ne cessait de s'accroître. Les Delgado perdirent cette année là 4 membres de leur famille et 3 furent retrouvés blessés. Le père faisait partie des blessé. Il avait été retrouvé à l'hôpital au beau milieu de cette cohue et de ce chaos général. Il aurait pu avoir de plus graves séquelles, heureusement qu'il n'avait que des côtes cassées, une épaule démise, des points de suture à faire et un poignet cassé.
La famille dût faire son deuil pendant quelques semaines mais le travail empêchait Cam de rester plus de deux mois. Elle prendrait des nouvelles des blessés régulièrement mais ne pouvait rester davantage. Sa mère en revanche quitta son travail définitivement pour rester auprès de son mari, elle était heureuse d'avoir permis à son petit cadet et Camila de faire des études aux États Unis et savait qu'elle pouvait également compter sur la famille américaine en cas de coup dur.
Camila avait désormais 25 ans, le cadet 20 ans, tout continuait pour eux.
1990 : La vie telle qu'elle estL’année 1990 s’affiche sur les calendriers fixés aux murs. Camila vient d'ouvrir son propre magasin cette année dans un quartier huppé de Manhattan, elle va bientôt avec 30 ans (le 3 septembre) et se sent épanouie. Le début est dur en dépit de la qualité du service qu'elle fournit. Le fleuriste de renom lui a comme promis dévoué toute l'aide possible pour se lancer et il continue de la soutenir aujourd'hui encore. D'ailleurs elle récupéra quelques clients qu'elle avait là-bas et du fait de son travail fournit ces dernières années, elle était sollicitée (un peu moins certes) pour diverses occasions. Venant de lancer son business à son nom, Camila ne pouvait se permettre que d'avoir une employée mais ce n'était qu'un début. En revanche, travailler à son propre compte en dépit des économies et de l'argent qu'elle avait sur son compte à présent nécessitait aussi des dépenses importantes. Elle avait des belles sommes, vivait très correctement mais le démarrage était toujours un peu plus difficile. Les allers-retours du New Jersey à sa nouvelle boutique devenaient un peu compliqué car cela lui prenait beaucoup de temps. Elle entrepris donc de parcourir les annonces pour trouver une colocation plus proche, à Brooklyn.
Elle ne pouvait pas occuper les appartements de ses amis ni les solliciter à cet égard. Eux, ils étaient là pour le fun, le divertissement et sorties en tout genre. Mais il était vrai qu'elle aurait aussi voulu les recevoir dans un espace plus grand que son petit studio.
En parallèle de son boulot, la belle continuait la pratique de la boxe et à côté de cela continuait la course à pieds dans Central Park soit aux aurores soit très tard. Depuis un peu moins d'un an elle avait appris les rudiments du Baseball également ce qui lui plaisait beaucoup.
En ce qui concerne le logement, elle trouva il y a quelques jours une annonce d'un jeune homme d'une vingtaine d'année qui vivait dans un appartement plutôt grand typé industriel dans Brooklyn. Camila sauta donc sur l'occasion pour le rencontrer au plus vite et espérait que le courant passerait pour enfin déménager. D'ailleurs, ça tombait bien, elle espérait avoir l'occasion d'inviter trois-quatre bons amis très prochainement dont sa sœur de cœur qui avait quelque chose d'important à lui dire. Elle ignorait de quoi il s'agissait mais elle n'allait pas tarder à le savoir...