≈ It's a little blurry how the whole thing started, I don't even really know what you intended. ≈

Anomalie. Il y a une anomalie dans les résultats des tests sanguins. Assise à l’arrière d’un taxi, Amira ne pu s’empêcher de repasser en boucle dans son esprit la phrase du docteur. Qu’entendait-il par anomalie ? Certes, il l’avait rassuré en lui disant que ce n’était probablement pas grand chose, qu’il arrivait très souvent que des erreurs de ce genre se produisent, mais elle n’en était pas moins rassurée. Y avait-il un risque que son cancer soit revenu ? Non, impossible, elle l’avait vaincu il y a maintenant six ans. Elle inspira doucement et expira, essayant de retrouver un semblant de calme. Son genoux tremblait à cause de l’anxiété, cette anxiété qu’elle avait connu quelques années plus tôt, la première fois qu’elle était venu à l’hôpital car, tout comme aujourd’hui, on avait trouvé une anomalie dans ses résultats sanguins. Plus le taxi se rapprochait de l’hôpital et plus elle avait du mal à respirer. Une crise de panique, voilà ce qu’elle était en train de faire.
« On y est. » Amira donna vingt dollars au chauffeur et sortit précipitamment du taxi. Elle fut saisie par le froid et son malaise se dissipa petit à petit. Allez ma grande, tu peux le faire. S’encouragea-t-elle intérieurement. Elle passa les portes de l’hôpital où elle avait rendez-vous dans dix minutes exactement. Son médecin habituel ne pouvant pas la recevoir, il lui avait recommandé de se présenter au service des urgences en lui précisant que son meilleur interne allait la recevoir. Que ce soit lui ou un autre, Amira s’en fichait bien du moment qu’on lui disait que tout allait bien et qu’elle n’avait ni cancer, ni rien d’autre qui soit suspect ou dangereux. Elle sentait son cœur battre de plus en plus vite dans sa poitrine à mesure qu’elle approchait des urgences. Bordel, elle était terrifiée de ce qu’elle allait entendre. Calmes-toi, ça va aller, tu n’as rien, tu es une battante. Elle se répétait cette phrase en boucle, comme une sorte de prière qui pourrait tout arranger, si seulement c’était aussi simple… Arrivée dans le service, elle se dirigea vers une infirmière. « Bonjour, je suis mademoiselle Meziani, j’ai rendez-vous dans cinq minutes. » Elle tenta de sourire, en vain. Elle était tellement angoissée que tous les muscles de son visage semblaient crispé. L’infirmière regarda rapidement sur son ordinateur avant de désigner une porte sur sa droite. « Allez-y, quelqu’un va venir s’occuper de vous. » Amira acquiesça et pénétra dans la salle indiquée par l’infirmière. Elle s’avança de quelques pas en regardant autour d’elle. Cette scène, elle l’avait déjà vécu, encore et encore. Ce stress de savoir si notre vie va s’arrêter, si le traitement fonctionne ou non. Ses pensées furent interrompues par un claquement porte. En se retournant, Amira resta pétrifiée de surprise. Ces cheveux blonds, ce corps d’athlète, cet air dur et froid. Putain mais qu’est-ce qu’il foutait là ? « C’est une blague. » C’est tout ce qu’elle trouva à dire. Ce mec, il hantait ses pensées depuis la dernière fois qu’elle l’avait croisé ou, plutôt, qu’elle s’était engueulée avec. « C’est vous le " meilleur interne " censé s’occuper de moi ? »