01. T'es comme les autres, t'as pas eu l'enfance la plus heureuse. Tu as peut-être même souffert plus que la moyenne. Mais ça, qui pourrait le voir ? Qui pourrait le deviner ? Derrière ton sourire et tes blagues, tu caches tout. Une putain de carapace dure comme de la roche. De toutes façons, t'es pas le genre de mec à étaler ta vie à qui veut l'entendre. Tu ne racontes pas tes malheurs. Tu y penses parfois. Et sous ta couette, tu pleures. Tu entends encore ton paternel te hurler dessus : "Les hommes ne pleurent pas." Alors, lorsque tu entends cette voix familière, tu ravales tes larmes. Oh, si les gens savaient... S'ils savaient que souvent, tes sourires sont des larmes.
02. T'as toujours vécu à Manhattan. T'as toujours connu la foule et le bruit. Et tu as toujours adoré ça. Tu ne pourrais pas vivre à la campagne, ce n'est pas ton élément. Toi, tu es l'enfant de la ville, celui qui ne se perd jamais, même dans les ruelles.
03. Tes parents sont démesurément riches. Le paternel est dentiste et ta mère est chirurgien cardiaque. Bref, friqués jusqu'à l'os. Toi, tu t'en fous comme de la dernière pluie. T'as jamais réellement compris ce qui les rendait heureux là-dedans. Alors oui, tu as toujours pu t'habiller avec des vêtements de marque mais cet argent n'a pas su acheter ton bonheur. Une mère absente, en conférence aux quatre coins de la terre. Un père souffrant du fait que sa femme soit plus reconnue que lui dans le milieu médical. Un homme aigri. Parfois violent. Souvent violent, même. Les bleus, tu n'arrivais parfois plus à les compter. Mais dans ta tête, c'était normal. Enfant, tu provoquais beaucoup. Tu cherchais à l'emmerder. Tu ne supportais pas de l'entendre critiquer ta mère à longueur de journée. Alors oui, quand tes mots le vexaient, tu devenais son bouc émissaire sous le regard interdit et impuissant de tes frères et sœurs. Il n'a jamais touché un cheveux de tes frères et sœurs. Parce qu'il savait qu'il n'avait pas intérêt à le faire. Tu n'étais qu'un gamin mais tu aurais été capable de tuer. Tu les protégeais. Tu prenais les coups pour eux.
04. Ton échappatoire, ce sont tes potes. Ils connaissent tout de toi. Ils t'aiment pour ce que tu es, ils ne cherchent pas à te faire entrer dans un moule. Ils t'acceptent avec ton excentricité et ta connerie. Tu as l'impression de les connaître depuis toujours. Ton acolyte favori, c'est Watson. Vous étiez dans la même classe au primaire. Avec lui, c'est de l'amitié à l'état le plus pur. Tu sais que pour que ta vie soit merveilleuse, tu n'as besoin de personne d'autre que lui. C'est ton âme sœur. Il te dit quand tu fais des conneries et il t'aide à rester sur terre quand t'as l'impression de voler. Sans lui, tu crèverais sur place.
05. Pendant quelques mois, t'as embrassé les lèvres de la belle Riley. Tout le monde vous imaginait ensemble. Ils disaient tous que vous étiez fait pour être ensemble. Du coup, vous avez tenté l'affaire. T'as apprécié. Riley, elle est belle comme le jour. Et c'est l'une de tes amies les plus proches. Toi même tu as cru que ça marcherait entre vous. Puis finalement, tu t'es lassé, comme toujours. D'un commun accord, vous avez dit stop. Et pour dire vrai, tu t'es senti libéré. Comme si tu étais fait pour une vie de célibataire. A force de crier ça sous tous les toits, Riley l'a un peu mauvaise. Mais t'es tellement con que tu ne t'en rends pas compte.
05. Tu t'épanouis plus que tout dans ton boulot. Tes parents ont hurlé quand ils ont su que tu voulais devenir écrivain public. Mais toi, t'as tenu tête. Et depuis, tu rencontres des gens formidables tous les jours. Désarmés mais merveilleux. C'est plus qu'un métier pour toi, c'est une passion.