Amira & Allysio

J'aime pas, je déteste ça les hôpitaux. Je me demande même si finalement, j'ai pas la phobie de ces endroits. C'est horrible, sa sent pas bon, c'est triste puis c'est l'endroit ou tu risques de chopé cinquante maladie en même temps si tu te balades dans le couloir. L'hôpital j'ai donné pendant mon année à l'armée, entre ma blessure au thorax, puis celle à la tête toute récente merci. J'ai encore quelques soucis au niveau de la mémoire, mais bon j'ai espoir que tout revienne petit à petit, d'après ma psy je devrais m'en sortir. Aujourd'hui Elya bosse sur un gros projet avec sa boîte, ma mère est en déplacement également du coup je me retrouve tout seul pour aller voir mon père puis en même temps passé un scan pour ma tête. Mon père, le seul de la famille à avoir accepté mon choix de partir au front, peut-être pour se débarrasser du fils insolent et ingérable que j'étais à l'époque. Oui, lorsque votre père et votre mère sont tous les deux de célèbres avocats, avoir l'un de ses enfants qui foutent constamment le bordel, c'est pas vraiment très glorieux comme image. Je peux le comprendre. Aujourd'hui je suis de retour, qu'il se rassure, je ne suis plus la même peste qu'à l'époque non, je suis un homme brisé et hanté par l'horreur de la guerre.

Comme promis je me rends à l'hôpital, avant de passer mon scan je passe rendre visite à mon père, il n'est pas au mieux de sa forme, mais bon c'est comme ça il parait. Je fais mon maximum pour essayer de faire la conversation, mais c'est vraiment pas mon truc et je regrette que ma sœur ne soit pas là. Je suis sauvé par une infirmière qui entre dans sa chambre et m'indique qu'il doit partir passer des examens, je suis assure que je serais là à son retour. Il ne sait pas pour ma tête et finalement, c'est peut-être mieux comme ça, en ce moment il a autre chose à faire que s'inquiéter encore une fois pour son fils. Je me retrouve seul, dans ce grand hôpital et pour passer le temps je décide de me rendre dans la petite cafétéria à l'entrée. J'entre, les mains dans mes poches et parcours la vitrine où sont exposées les diverses viennoiseries. Je repère un cookies qui me donne envie, bien rond et bien grand comme je les aime depuis petit. Alors que je m'apprête à le demander à la vendeuse, une fille me passe devant et devinez quoi ? Commande MON cookies ! « Non mais ça va te gêne pas non plus passe devant moi et pique moi mon cookies ! » D'accord, faire une scène pour un cookies c'est vraiment gamin, mais m**** c'était mon cookies quoi.

≈ What's your fucking problem with me ? ≈

Six ans. Cela faisait maintenant six longues années que j’avais réussi à vaincre ma leucémie et, pourtant, je devais continuellement passer des tests et tout un tas d’autres bilans pour vérifier que tout allait bien. La vie est parfois injuste, vous menez un combat que vous gagnez mais la vie trouve toujours un moyen de vous rappelez que rien n’est jamais acquis. Et si un jour j’étais de nouveau malade ? Et si cette fois je n’arrivais pas à m’en sortir ? Non, je ne dois pas penser comme ça. J’ai réussi à vaincre le cancer et puis, comme on dit, la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit. Du moins c’est ce que je veux croire. Je veux croire qu’après l’avoir vaincu une fois, je suis en quelque sorte immunisée. Mais au fond de moi je sais qu’il y a toujours un risque, comme une piqûre de rappel pour me souvenir de ce que j’ai vu. Cette période de ma vie, je ne pourrais jamais l’oublier. « Parfait Amira, vous pouvez y aller. Vos résultats seront prêts d’ici la semaine prochaine. » Et voilà, encore une semaine d’attente, une semaine durant laquelle j’aurais la boule au ventre, où je me poserais des dizaines de questions. Je voudrais pouvoir me dire que le cauchemar est terminé, mais j’ai l’impression qu’il ne le sera jamais vraiment. Je descend la manche de mon pull et attrape mon manteau et mon sac à main. « Merci Docteur, à la semaine prochaine alors. » Je quitte la pièce aussi vite que possible. Autrefois les hôpitaux me rendaient mal à l’aise, désormais je m’y sens presque comme chez moi, cependant je ressens toujours un certain malaise quand je reste trop longtemps dans ce genre d’endroit, comme si les souvenirs douloureux du passé remontaient à la surface. Cet hôpital, j’y suis venue de nombreuses fois et j’ai passé de longs séjours ici, à tel point que j’en connais les moindres recoins.
J’ai faim. Ce n’est pas étonnant étant donné que j’ai dû rester à jeun pour passer mes prises de sang et tout le reste. Comme dirigé par mon instinct, ou plus exactement mon estomac, je prend le chemin de la cafétéria. S’il y a bien une chose positive que je retiens de mon séjour ici, c’est bien la cafétéria et notamment leurs délicieux cookies. Je me dirige rapidement vers la caisse, à la limite de l’hypoglycémie. « Un cookie s’il-vous-plait. » J’ai à peine le temps de régler mon précieux cookie que je me fais agressée par le mec derrière moi. « Non mais ça va te gênes pas non plus passes devant moi et piques moi mon cookie ! » Non mais c’est qui ce taré  et pour qui il se prend ? Je sens la colère monter en moi, prête à exploser. Je me retourne pour lui faire face en lui lançant le regard le plus noir de ma collection. « Alors écoutes mon gars, j’ai passé la matinée à me faire charcuter le bras à coup de seringues, je n’ai pas mangé depuis que je suis levée donc je mérite bien ce cookie. Puis si tu n’es pas content, il fallait marcher plus vite ! » Voilà, je me sens beaucoup mieux, je sens que la pression redescend…enfin en quelque sorte. Je l’observe, le dévisage, sa tête me dit vaguement quelque chose. La mémoire me revient, cet air renfrogné, cette voix agressive, je sais que j’ai déjà croisé ce type quelque part. Je penche la tête légèrement sur le côté en arquant un sourcil. « C’est la deuxième fois que tu m’agresses, c’est ma tronche qui ne te revient pas ou tu es naturellement de nature antipathique ? »

Amira & Allysio

Je me sens vraiment très mal à l'aise ici, j'ai même presque peur de toucher les portes ou bien les murs ou je ne sais quoi d'autre, c'est pour dire à quel point j'ai horreur de ces endroits là. Pour mon père j'ai tout de même réussi à mettre toutes ces choses de côté et l'aider à essayer de l'avant, c'est pas simple, mais c'est aussi un boulot que je dois faire sur moi même, je le sais. Alors que je me trouve avec mon père, une infirmière vient lui informer que c'est l'heure de son rendez-vous avec son médecin et elle m'annonce par la même occasion que ça risque de prendre du temps, pas de soucis pour moi ça me laisse le temps de sortir de là. Je lui souhaite bon courage et prends la direction du rez-de-chausser. Je me dirige ensuite vers la cafétéria ou là je vais pouvoir manger un petit quelque chose et me détendre aussi par la même occasion. Je me balade devant la vitrine ou sont exposés toutes sortes de choses qui me donnent envie, mais je flash sur le dernier cookie, mon pêcher mignon depuis l'enfance. Alors que je m'apprête à le commander à la vendeuse, une demoiselle passe devant moi et me vole littéralement mon cookie présent en vitrine. Je vois celui-ci me passé directement sous le nez, alors forcément je me fais entendre. « Alors écoutes mon gars, j'ai passé la matinée à me faire charcuter le bras à coup de seringues, je n'ai pas mangé depuis que je suis levée donc je mérite bien ce cookie. Puis si tu n'es pas content, il fallait marcher plus vite ! » J'arque un sourcilles complètement étonner. Oui je ne m'attendais pas à ça, je ne m'attendais pas à autant de répondant de la part d'une fille et oui, je suis choqué on peut le dire du coup je reste sans rien dire pendant un moment, mais je fronce tout de même les sourcilles histoire de ne pas paraître trop bête, enfin j'essaie en tout cas de toujours garder mon air énerver. Je décide donc de ne pas répondre, enfin surtout parce que je ne sais pas quoi dire d'autre du coup j'espère simplement qu'elle va prendre ce maudit cookie et partir loin de moi. « C'est la deuxième fois que tu m'agresses, c'est ma tronche qui ne te revient pas ou tu es naturellement de nature antipathique ? » Et non elle ne compte pas me laisser tranquille ! Visiblement je suis déjà tombé sur elle et il est grand temps de la regarder, oui ce visage me dit quelque chose et très vite je comprends que c'est la même fille que j'ai croisé l'autre jour lorsque je suis venu la première fois ici pour rendre visite à mon père. Rapidement je commande autre chose, sait ont jamais si quelqu'un d'autre à décider de me pourrir encore plus ma journée. « Je suis né antipathique ! Ça te va comme réponses ça ? »